Archives de catégorie : les nouvelles de la durdent

Les trames écologiques

En raison de l’accroissement de l’urbanisation, de l’artificialisation des sols et de l’intensification des pratiques agricoles, de nombreux espaces naturels et habitats pour la faune et la flore sont réduits, fragmentés ou même détruits. De ce fait, le déplacement des espèces, vital pour leur recherche de nourriture, leur mode de vie et leur reproduction, devient de plus en plus difficile à travers des matrices artificielles. De plus, du fait du changement climatique, de nombreux groupes floristiques et faunistiques tendent à migrer vers le nord pour se maintenir et s’adapter au climat. Dans le contexte actuel de l’érosion de la biodiversité, d’avantage d’espèces animales et végétales sont amenées à s’éteindre si aucune action n’est réalisée pour favoriser leurs mouvements.

Alors, la politique Trame verte et bleue, instaurée à la suite de la mise en place du Grenelle de l’Environnement en 2009, constituent un outil fondamental à la reconquête de la biodiversité en optimisant les déplacements des espèces. Les trames désignent des continuités écologiques aussi appelées corridors écologiques qui relient des réservoirs de biodiversité entre eux. La trame verte concerne les espaces terrestres et la trame bleue est relative aux milieux aquatiques. Moins populaires et pourtant tout autant essentielles, les trames brunes (ou marrons) et les trames noires se rapportent respectivement aux continuités du sol et à celles de l’obscurité.

Par conséquent, depuis la mise en œuvre de cette politique, les collectivités (régions, départements, intercommunalités…) ont pour mission d’identifier et de recenser les continuités écologiques de leur territoire afin d’établir un programme visant à les améliorer et à en créer davantage pour augmenter les déplacements des espèces ainsi que leurs chances d’adaptation et de migration face aux effets du dérèglement climatique. Par exemple, la plantation de haies ou la création de réseaux de mares, contribuent à cet objectif.

Schéma de trames verte et bleue © SMBV Durdent (Créé sur Canva.com)

A l’instar des trames vertes et bleues bien intégrées dans les politiques et les documents d’urbanisme, la création d’une trame noire est encouragée dans les milieux urbanisés afin de diminuer l’incidence des éclairages publics et privés sur les espèces telles que les hétérocères (papillons de nuit), les lucioles, les chauves-souris et autres mammifères.

Définie par une certaine obscurité, la trame noire a pour objectif de permettre les déplacements des espèces nocturnes et ainsi d’optimiser la chasse, la reproduction et le brassage génétique entre les populations, indispensables à leur survie.

En France aujourd’hui, plusieurs territoires travaillent à l’élaboration de cette trame noire dont par exemple les Métropoles de Lille, Limoges, Bordeaux, Nantes, Rennes mais aussi les Parcs Nationaux des Cévennes, du Mercantour, des Pyrénées ou encore de Port-Cros (Office Français de la Biodiversité, 2021).

Schéma d’une trame noire © SMBV Durdent (Créé sur Canva.com)

Les nouvelles arrivées

Depuis le début du mois de septembre, une nouvelle équipe est en place au SMBV.

En début d’année 2022, Michaël Poultier, technicien hydraulique douce, a rejoint le Syndicat. Responsable du suivi des ouvrages de rétention d’eau, il est aussi en charge de la rédaction des avis d’urbanisme.

Un an et demi plus tard, Anaïs Bentajou–Sorel vient renforcer le service administratif pour prêter main forte au secrétariat. Outre l’accueil du public et le standard téléphonique, elle a pour missions la gestion des courriers et le suivi des dossiers avec les notaires.

Le 1er août 2023, Joséphine Veillé a intégré l’équipe et complété le pôle technique en tant que conseillère agricole. Elle apporte alors quotidiennement son expertise aux exploitants en matière d’érosion et de ruissellement.

Enfin au 1er septembre, le Syndicat a accueilli Christèle Barbay. En charge de la comptabilité et des ressources humaines du Syndicat, elle veille au bon fonctionnement de l’établissement.

Nous leur souhaitons à tous les quatre la bienvenue au SMBV Durdent !

Un webinaire de l’Agence de l’Eau : « L’eau dans les documents d’urbanisme »

L’Agence de l’Eau Seine Normandie (AESN) organise un webinaire participatif le jeudi 19 octobre 2023 au matin, afin d’échanger sur les solutions possibles pour allier eau et urbanisme.

De 10h à 12h30, plusieurs acteurs locaux prendront la parole pour vous présenter les enjeux actuels de l’eau et leur intégration à l’urbanisme.
Parmi les sujets au programme figurent la désimperméabilisation des sols et la nature en ville, l’eau dans les zones naturelles et agricoles et la présentation de TURB’EAU, une nouvelle plateforme développée par l’AESN pour faciliter l’assimilation de l’eau dans les documents d’urbanisme.

Le programme et le lien d’inscription sont disponibles ici.

Des chantiers participatifs sur les berges de la Durdent

Les 25 août et 24 septembre derniers se sont conduit deux opérations de nettoyage des berges de la Durdent sur la commune de Vittefleur.
Un site en particulier était ciblé, compris dans un ensemble de parcelles criblées de déchets plastiques depuis des dizaines d’années.

Les pollutions dont il est question, issues de l’activité agricole, datent de l’époque à laquelle aucun moyen de recyclage n’existait encore. Le stockage de ces plastiques demeurait alors la meilleure solution. Aujourd’hui, des filières de valorisation telles que Adivalor, collectent les déchets d’origine agricole et les transforment pour leur offrir une seconde vie.

Connaissant maintenant les effets néfastes des matières plastiques dans les écosystèmes, il est primordial de remédier à cette pollution en bord de rivière avant qu’elle ne se désagrège et se dissémine davantage.

Pour ce faire, une première opération de nettoyage, organisée par le SMBV Durdent, en partenariat avec la Mairie de Vittefleur et l’Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) de la Durdent, a eu lieu le 25 août. Durant l’après-midi, une trentaine de bénévoles s’est mobilisée et 18 m3 de plastique ont été évacués.

Une seconde intervention, organisée par l’AAPPMA et en partenariat avec la Mairie de Vittefleur et le SMBV Durdent, s’est tenue le 24 septembre dernier. Deux groupes étaient constitués, l’un opérant sur les berges de la Durdent à Cany-Barville et l’autre sur le site pollué de plastiques à Vittefleur. À la fin de la matinée, les déchets collectés par les 18 participants formaient une véritable montagne.
Un article très complet à propos de ce nettoyage est disponible sur le site internet de l’AAPPMA de la Durdent :
http://pecheladurdent.net/une-pile-de-detritus-et-une-montage-de-dechets/

De grands remerciements sont de rigueur pour toutes les personnes s’étant mobilisées lors de ces actions. Grâce à votre motivation et votre efficacité, une bonne partie des plastiques a déjà pu être ôtée du milieu naturel !

Formation de l’AREAS au SMBV Durdent : « Influence des pratiques culturales sur le ruissellement et solutions techniques »

L’AREAS propose une formation suivie d’une visite de terrain sur le thème : « Influence des pratiques culturales sur le ruissellement et solutions techniques », le mardi 3 octobre de 9h à 16h30 dans nos locaux à Cany-Barville.

Au programme :

  • Matinée en salle : Influence des systèmes de culture et des pratiques culturales sur les états de surfaces du sol, conséquences en termes de risque de ruissellement/érosion et solutions techniques
  • Après-midi : visite de ferme près de Cany pour voir du matériel agricole, et des parcelles pour observer l’effet des pratiques agricoles sur l’état de surface du sol

Vous pouvez vous inscrire sur : https://forms.gle/qCxHALKM5xfgjEK47
Les formations de l’AREAS sont gratuites et destinées en priorité aux collectivités de Seine-Maritime et de l’Eure.

Le conseil syndical du 3 octobre 2022

Notre dernier conseil syndical a eu lieu au Manoir du Catel précédé d’une visite commentée des abords du manoir et de la salle des graffitis.

Le Syndicat remercie Monsieur Frédéric TOUSSAINT, propriétaire du Manoir du Catel pour la mise à disposition de la salle et pour la visite du site réalisée en amont du conseil à destination des élus présents. Ce fut également l’occasion de présenter aux élus les actions menées par le Syndicat Mixte des Bassins Versants pour réguler les eaux sur la commune d’Ecretteville-les-Baons de par les aménagements d’hydraulique douce ( plantations de haies, fascines, myscanthus, réalisations de mares et noues) sur ces dernières années.

Le compte rendu sera prochainement disponible dans la rubrique « Conseil syndical ».

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Une gestion de l’érosion SUR l’îlot cultural sur la commune de Ouainville

Historique et état des lieux initial

L’EARL d’Erneville a rencontré des problèmes d’érosion récurrents sur un îlot cultural de 42 ha. En effet, l’îlot en question présente une double pente occasionnant un grand nombre de ravines, des coulées de boues sur une route communale puis sur une voirie départementale. Ces parcelles surplombent également un passage d’eau primaire du bassin versant de Veulettes en amont d’un ouvrage structurant du SMBV.

Après avoir contacté le syndicat, un diagnostic sur le terrain a été nécessaire. Il a ensuite été décidé d’intervenir sur trois niveaux:

  • réaménager le parcellaire de l’îlot,
  • collecter les ruissellements jusqu’à une zone tampon,
  • maintenir en herbe le passage d’eau stratégique.

Un réaménagement parcellaire nécessaire

L’une des premières réflexions s’est portée sur le sens de travail de la parcelle. Il a ainsi été décidé ensemble de modifier l’orientation des parcelles pour qu’il se fasse perpendiculairement à la ravine principale ; elle-même en travers de l’îlot. Afin de limiter les transferts de l’amont vers l’aval, deux haies anti-érosives ont été implantées pour un linéaire cumulé de 1320 ml. Les contraintes d’exploitation ont pu être intégrées en laissant un espace multiple de la largeur du pulvérisateur de l’exploitation entre les deux aménagements. Un calage au GPS a permis de définir précisément l’emplacement des haies.

Collecter les ruissellements jusqu’à une zone tampon

Les ruissellements de l’îlot se déversaient sur la route communale transférant les coulées de boues jusque la route départementale en contre-bas. Ainsi, l’exploitant agricole a accepté de réaliser en bordure de sa parcelle une noue enherbée sur 4 m de large et 435 m de long. Cet aménagement permet de gérer les ruissellements de sa parcelle engendrés par les pratiques culturales employées. Ainsi, l’exploitation a porté l’autofinancement du projet à hauteur de 20 % des coûts de travaux. Pour garantir la fonctionnalité de la noue dans le temps, une haie anti érosive a également été mise en place en latéral permettant d’éviter la sédimentation dans l’ouvrage.

Noue enherbée sur 4 m de large et 435 ml

Le syndicat a ensuite financé les terrassements pour optimiser une zone tampon le long de la route départementale en passant sous cette dernière un tuyau de débit de fuite. Ce n’est pas moins de 600 m3 qui sont stockés temporairement avant d’être restitué à l’aval régulant ainsi les débits.

Mare tampon de 600 m3 avant traversée sous voirie départementale

Un passage d’eau stratégique maintenu en herbe

le talweg traversant la route départementale et provenant de la commune de Ouainville est un talweg qualifié de primaire du bassin versant de Veulettes. Il a été convenu la signature d’une servitude d’utilité publique pour le maintien en herbe de cet axe de ruissellement stratégique. Il s’agit d’un acte notarié rattaché à la parcelle cadastrale qui permet d’indemniser le maintien durable en herbe avec une engagement ad vitam aeternam des propriétaires et exploitants agricoles. Le linéaire de talweg ainsi protégé est de 800 ml avec une surface de 7 ha. Afin de ne pas bloquer une exploitation qui n’arriverait plus à valoriser l’herbe, il est laissé la possibilité de mettre les parcelles en Taillis Très Courte Rotation de saule, de miscanthus ou encore de boiser les surfaces.

Talweg principal concerné par le maintien en herbe
Objet des travauxGrandeurInvestissements € HT
Mare tampon600 m36 855
Noue enherbée4 m de large x 435 ml4 625
Haies anti-érosives1320 ml20 800
Maintien en herbe7 ha58 180
TOTAL90 460 € HT
Tableau récapitulatif des investissements de l’opération

L’ensemble de ces aménagements a été réalisé en fin d’année 2020 et au printemps 2021.

L’Agence de l’Eau Seine Normandie a subventionné l’ensemble des opérations à 80 % du montant hors taxe représentant 72 370 € HT.

PLANTATION de haies anti-erosives Prévisions automne 2021 – printemps 2022 et bilan de 10 ans d’action

Projets de plantation 2021-2022

Au printemps 2021, c’est une trentaine de projets qui ont été implantés. Le linéaire cumulé atteint 4100 m au bénéfice de 26 exploitations agricoles.

Ces plantations du printemps concernent le Bassin d’Alimentation de Captage d’Héricourt prioritaire Grenelle pour près d’1 kilomètre. Elles concernent également un complément pour la concertation du Mesnil-Tétier sur la commune de Bénesville ou encore 4 projets aux Hauts de Barville pour 335 ml.

Pour cet automne 2021, les prévisions couvrent un linéaire de 5690 ml supplémentaires accompagnés (avec même un report de 1430 ml pour l’année suivante). Ces perspectives de plantation à hauteur de 9,79 km en 2021 dépassent celles réalisées lors de la saison précédente et traduisent un bel effort et engagement des exploitants agricoles du territoire.

Haie anti érosive implantée en 2013 sur Ecretteville-les-Baons

Cependant, la conjoncture nationale actuelle vient bousculer le secteur de la plantation !

En effet, depuis quelques mois, il existe un fort déséquilibre de l’offre de plant et la demande sur la filière, qui tend le marché de la production de plants. Cela tient à 3 facteurs :

  • A la mesure « Plantons une Haie » du Plan de Relance qui sur la prévoyant en deux ans l’implantation de 7000 km.
  • A la raréfaction des graines de plants au niveau national mais également au niveau européen suite aux trois années de sécheresse précédant l’actuelle.
  • A la hausse des prix des matières premières qui implique une hausse des prix sur les fournitures associées aux haies (paillage, gaines, tuteurs, agrafes, …) mais également sur la production des plants par la hausse du prix des carburants.

Dans ce contexte, le cout d’un mètre linéaire de haie a augmenté de 25 % cet automne !

Aussi, afin de limiter les coûts et les impacts sur les projets négociés, le syndicat a travaillé avec l’entreprise titulaire de deux marchés en cours. Le modèle de la haie anti-érosives a été revu : paillage en 1,2 m de large, choix de 5 essences les moins onéreuses (cornouiller sanguin, noisetier, prunelier, bourdaine, hêtre vert), maintien des protections petits gibiers biodégradables.

Exceptionnellement et pour les projets en cours de cette année seulement, c’est le syndicat avec le soutien de l’Agence de l’Eau Seine Normandie qui assumera les surcoûts supplémentaires occasionnés sans les répercuter aux exploitants agricoles pour lesquels ces surcoûts n’avaient pu être anticipé.

Bilan de 10 ans d’Action sur les Haies anti-érosives

Cela fait maintenant 10 ans que le Syndicat Mixte des Bassins Versants de la Durdent, Saint Valery et Veulettes a commencé son programme de plantation de haies anti-érosives.

Le linéaire cumulé atteint 48,4 kilomètres (automne 2021 compris) avec une moyenne sur les trois dernières années de 8,5 km annuel.

Programmation 2021 perturbée – réalisations sur le bac d’Héricourt

L’Agence de l’Eau Seine Normandie est notre principal financeur dans l’exercice de notre compétence de maîtrise des ruissellements agricoles pour prévenir des inondations et lutter contre l’érosion. Un changement de chargé d’opération a eu lieu en 2021 laissant le poste vacant pendant une durée de 6 mois. Ce n’est pas moins de 30 dossiers qui ont été déposés et retardés de ce fait. Aussi, la programmation 2021 a été perturbée et seulement quelques projets ont pu voir le jour, reportant les autres à l’année 2022.

Sommaire

Création d’une noue enherbée et maintien en herbe sur Ecretteville-les-Baons

Située sur le Bassin d’Alimentation de Captage d’Héricourt, la création d’une noue enherbée permet de rétablir la continuité des écoulements provenant du hameau La Faute. Cette remise en herbe sur 250 ml reçoit un busage nouvellement créé sous la route départementale n°110 permettant de rejoindre le talweg primaire. Les travaux représentent un investissement de 7 400 € HT.

Ce projet s’accompagne d’une servitude d’utilité publique de maintien en herbe sur 10 ha du talweg primaire. Subventionné par l’Agence de l’Eau Seine Normandie à hauteur de 80 %, l’herbe sur la parcelle sera à maintenir ad vitam aeternam participant ainsi à la protection de la ressource en eau potable.

Parcelle à maintenir en herbe – Ecretteville-les-Baons

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Création d’une mare tampon et d’une noue enherbée sur Ouville l’Abbaye

Le centre bourg de la commune d’Ouville l’Abbaye subissait plusieurs coulées boueuses provenant d’une parcelle agricole. Le syndicat avec le soutien de l’AESN a créé une mare tampon qui permet de stocker temporairement un volume de 600 m3 avant de restituer un débit régulé à l’aval.

Mare tampon de 600 m3

Ce projet s’accompagne de la création d’une noue enherbée de 275 ml qui amène les ruissellements jusque la mare. L’autofinancement de cette noue a été supporté par l’exploitant agricole lui-même puisque l’aménagement pallie en partie ses pratiques.

Le projet total représente un investissement de 18 300 € HT.

Noue enherbée amenant les ruissellements jusque la mare

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Création d’une noue enherbée sur Etoutteville

Encore une fois située sur le territoire du BAC d’Héricourt, la création d’une noue enherbée de 9 m de large permet de remettre en herbe un talweg primaire sur un linéaire de 520 m. Cet aménagement va permettre de ralentir les écoulements sur la largeur de l’aménagement maximisant l’infiltration des ruissellements. Ainsi, les particules transportées par les ruissellements seront filtrées par le sol plutôt qu’une infiltration directe se fasse dans la nappe par des bétoires situées en contre-bas de la parcelle.

Cet aménagement impacte la parcelle agricole d’une surface de près de 4000 m² pour un montant de travaux de 5 800 € HT subventionné à hauteur de 80 % par l’Agence de l’Eau Seine Normandie.

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