Archives de catégorie : les nouvelles de la durdent

Les plantations hiver 2019 et prospective 2020

En fin d’hiver 2018-2019, c’est un linéaire de 5,5 kilomètres de haies qui a été implanté ! Ceci représente à peu de chose près le maximum autorisé sur une année par notre marché de plantation en cours (80 000 € HT / an).

46 haies anti érosives implantées sur 25 communes différentes !

Il a alors été décidé de lancer un second marché en parallèle afin de nous permettre de répondre favorablement aux différents projets des exploitants agricoles. Notamment cette année, un grand nombre de projets sera issu d’une concertation agricole (35 exploitations agricoles) sur le sous bassin versant de Calvaille situé en amont de la commune de Cany-Barville. 

En complément, certaines exploitations décident d’aménager l’ensemble de leur parcellaire afin de limiter les conséquences des ruissellements et de l’érosion des sols. Ainsi, deux exploitations représentent près de 6 kilomètres de haies anti érosives qu’il nous est nécessaire d’échelonner dans le temps.

Pour la saison à venir, le deuxième marché (et l’étalement dans le temps) permet d’accepter encore de nouveaux projets pour 2020.

Déjà 9 kilomètres attribués !

60 haies anti érosives sur une trentaine de communes !

L’ensemble de ces plantations bénéficient de 80 % d’aides de l’Agence de l’Eau.

Le manque de durabilité des fascines dans le temps est souvent dû à une densité trop faible d’aménagements à l’amont. L’aménagement fonctionne que trop bien et sature rapidement. C’est pourquoi, le Syndicat ne réalise presque plus cet aménagement, à moins d’une gestion cohérente à l’échelle du sous bassin versant ou d’enjeux immédiats à protéger. Quelques projets devant sortir cette année, il est encore possible de programmer ensemble l’implantation de quelques mètres linéaires. 

Il reste encore de la place cet hiver pour 2 kilomètres de haies supplémentaires !

Pour toute question ou prise de rendez-vous, contactez directement notre conseillère agricole Solène GAZAIGNES au syndicat au 02 35 57 92 30.

Démonstration de micro-barrages sur pommes de terre

Les producteurs de pommes de terre étaient invités le 18 juin pour une démonstration de mise en place de micro-barrages sur une parcelle sur la commune d’Etoutteville.

La culture de pommes de terre offrant des sillons pour concentrer les ruissellements occasionne lors de pluies, des coulées de boues entraînant avec eux des particules de sol. La perte par érosion sur pomme de terre peut aller de 20 à 150 T de terre / ha soit près d’un centimètre d’épaisseur de sol.

Il est possible avec divers matériels (barbutte, pelles sur planteuse) de créer des micro-barrages sur ces sillons afin de créer des micro stockages d’eau. En effet, en fonction de leurs caractéristiques (hauteur, écartement, pente), ils sont capables de stocker l’équivalent de 40 mm de pluie en cumulé. Cela permet de gérer les orages des mois de mai-juin en considérant une pluie décennale de 25 mm en 1 heure.

Outre la réduction du ruissellement qui ne commencera qu’après le cumul des 40 mm de pluie, les micro barrages participent à une meilleure répartition de l’eau sur la parcelle et à limiter les effets « mouillère » de bas de parcelle.

Afin de lever tous les freins à la mise en place de micro-barrages, il faut également penser à l’effacement de ces micro-buttes au moment des broyages des fanes de pomme de terre.

Un système de pioches et de disques ouvreurs à atteler devant le tracteur permet de les détruire. Cependant, il n’existe pas ce système pour les producteurs de plants qui ont la nécessité de passages supplémentaires afin de procéder à l’épuration. La mise en place sur certains rangs est toutefois encore possible.

Pour les rangs qui ne bénéficient pas de micro barrages (passage de pulvérisateur ou production de plants), il est nécessaire de maintenir une fourrière aval en herbe permettant de gérer ces reliquats de ruissellement avant une route par exemple.

C’est la combinaison de ces deux « outils » qui permet de minimiser le risque érosion sur culture de pommes de terre !

Les retournements d’herbages depuis 2015

Depuis le 1er janvier 2015, le Syndicat est consulté pour tout projet de retournement de prairie afin d’évaluer avec l’exploitant agricole le risque de ruissellement et d’érosion.

Cette procédure est en parallèle de celle de la PAC dont le ratio régional implique la mise en place ou non d’un régime d’autorisation ou d’une interdiction de retournement.

Sur le territoire du Syndicat Mixte des Bassins Versants de la Durdent, Saint Valery et Veulettes, cela représente plus de 1000 ha de prairie ayant fait l’objet d’un avis.

Bien conscient de la conjoncture actuelle, notre conseillère agricole Solène GAZAIGNES étudie avec vous votre projet afin de lutter au maximum contre l’érosion.

Les inondations hiver 2017-2018

Après une année 2017 très sèche, l’hiver 2017-2018 a cumulé jusque 600 mm de précipitations en l’espace de trois mois (de novembre 2017 à fin janvier 2018).

Retour sur trois épisodes : le 15 décembre, le 4 janvier et le 22 janvier !

inondation voirieC’est le secteur de Saint Valery qui le 15 décembre a été le plus touché. Les ouvrages structurants ont tous joué leur rôle de protection des biens et des personnes. Les premiers bassins de rétention situés à l’amont du bassin versant de Saint Valery ont fonctionné en surverse. Le bassin nommé Vilbailly a débordé pour la première fois et la digue de Clermont est montée jusqu’à 2m50 de hauteur d’eau.

ruissellement plaine

L’épisode du 4 janvier a été plus clément sur les secteurs de Saint Valery et Veulettes. Il est à noter cependant des gros dégâts sur l’exutoire du piège à cailloux sur la commune du Hanouard et une hauteur d’eau de 80 cm dans le bassin de Pichemont aval sur la commune d’Harcanville. Les derniers travaux des ouvrages d’Oherville ont permis de répartir dans le temps les eaux à l’exutoire participant à la protection des communes de la vallée.

Pour finir, les phénomènes d’inondations du 22 janvier ont été généralisés à l’ensemble du territoire du Syndicat avec un cumul en 24 heures de près de 40 mm. Une quarantaine de déclarations d’inondations dont une dizaine concernant des habitations ont été réalisées. Des dégâts sur une de nos digues ont nécessité une réparation solide de la surverse : elle a fonctionné pendant près de 8 heures. Un autre aménagement a débordé de manière généralisée sur toute la largeur de l’ouvrage et non, seulement sur l’ouvrage de surverse. Une dizaine de voitures ont noyées leurs moteurs sur les routes de la commune de Criquetot-sur-Ouville. La commune de Cany-Barville a connu une hauteur d’eau de 70 cm dans le centre-ville.

 


600 mm de pluie en l’espace de 3 mois


L’ensemble de ces événements rappelle la sensibilité du Pays de Caux aux inondations avec un fonctionnement général satisfaisant des ouvrages structurants mais qui, à eux seuls, ne peuvent prévenir du risque. Il reste indispensable de compléter ces ouvrages par des mesures à la parcelle et de travailler sur des pratiques culturales qui favorisent l’infiltration et limitent l’arrachement de terre.

 

Un cumul pluviométrique exceptionnel

L’AREAS (Association de recherche sur le Ruissellement, l’Erosion et l’Aménagement du Sol) possède une station pluviométrique sur le sous bassin versant de Bourville qu’elle étudie. Elle a ainsi enregistré le cumul pluviométrique du 1er novembre 2017 au 22 janvier 2018.

Le cumul s’élève à 600 mm de pluie en l’espace de trois mois avec 400 mm jusqu’au 5 janvier 2018. L’hiver 2017-2018 ressemble en terme de cumul de pluie à celui de l’hiver 1999-2000 avec les conséquences induites en terme d’inondations.

cumul pluviométrique 2017-2018

Lors des premières 12 heures, le 21 janvier 2018, il a été enregistré une intensité pluvieuse de 16,6 mm avec un concentré de 9 mm de 17 à 21 heures. Le lendemain, 23,2 mm de pluie se sont rajoutés provoquant des inondations généralisées à l’ensemble du territoire du Syndicat de Bassin Versant (et plus généralement en Seine-Maritime). L’intensité des 18,6 mm concentrés en 3 heures de temps du 22 janvier 2018 matin ont provoqué de forts ruissellements sur un sol fortement saturé du fait de la quantité de pluie des 12 heures précédentes et de l’hiver particulièrement pluvieux.

cumul 21-22 janvier 2018

 

Programme Mare : Bilan 2017

Mare Ecretteville-les-BaonsDurant l’année 2017, le programme Mare a permis le lancement de travaux pour la création de 5 mares et la réhabilitation de 16 autres mares existantes. Ces 21 projets, répartis sur 11 communes, vont permettent le tamponnage d’environ 8000 m3 d’eau à l’échelle des Bassins Versants de la Durdent, Saint Valery et Veulettes.

Sur les 21 projets, 14 se situent dans le Bassin d’Alimentation de Captages d’Héricourt en Caux classé Grenelle. Le programme aura donc permis, en plus de lutter contre les ruissellements, les inondations et coulées de boues, de contribuer à la protection de la ressource en eau potable.

De plus, ces projets favorisent indirectement la biodiversité locale et contribuent à la continuité écologique de la Trame Bleue.

Le Syndicat remercie les propriétaires, agriculteurs et élus locaux pour leur investissement dans la réalisation de ces projets, ainsi que l’Agence de l’Eau Seine Normandie pour son soutien financier dans la démarche.

Retournement d’herbage…quelles autorisations ?

Passage à un régime d’autorisation de retournement d’herbage pour les aides de la PAC

Ravine_grainvilleToutes les surfaces déclarées en prairie permanente (attention, il s’agit de la catégorie de surface agricole) en 2017 et qui, en 2018 passeront en culture permanente ou terre arable doivent avoir fait l’objet d’une demande d’autorisation auprès de la DDTM.

Cette demande ne peut être effective qu’en cas d’un déplacement de prairie permanente ou dans des situations bien spécifiques (dont jeune agriculteur sous conditions).

La conséquence de non respect impactera sur le montant des aides du paiement vert ainsi que sur des contrôles PAC plus ciblés.

Par ailleurs, l’avis du Syndicat de bassin versant est toujours obligatoire pour tout projet de retournement d’herbage, avec ou sans autorisation des services de la DDTM.

3,55 % de perte en surface de prairie permanente entre 2012 et 2017 en Normandie

Connaissez vous les TTCR ?

Les premiers projets de Taillis Très Courte Rotation

La Chambre d’agriculture de Seine-Maritime mène depuis 2 ans un projet de plantation de Bandes Ligno-Cellulosiques (BLC) pour limiter le ruissellement et l’érosion des sols. L’implantation de saules plantés en Taillis Très Courte Rotation permet de freiner les ruissellements, d’augmenter leur infiltration et également de filtrer les limons.

Les saules seront récoltés tous les 2 ans avec un rendement de 20 à 30 T de matière fraîche à l’hectare. Les plaquettes ont vocation à être soit valorisées en chaudière, soit utilisées en amendement organique (BRF, Bois Raméal Fragmenté) pour redonner vie aux sols et améliorer ainsi leur structure.

Sur le territoire du SMBV de la Durdent, plusieurs projets de ce type d’intérêt hydraulique voient le jour cette année et seront support de démonstration pour les suivants :

  • Protection d’un bassin tampon à Néville : 70 ares pour limiter le dépôt important de limons
  • Protection d’une falaise de l’érosion à Paluel : 430 ml en double ligne
  • Protection d’une mare et d’une noue enherbée du dépôt de limons à Ecretteville-les-Baons : 1800 m² et 500 ml en double ligne

Le Syndicat Mixte des Bassins Versants de la Durdent, Saint Valery et Veulettes a décidé d’aider financièrement ces premiers projets pilotes dans la lutte contre l’érosion et la prévention des inondations.

Une plaquette de présentation du TTCR est disponible dans nos locaux.

Pour tout projet, vous pouvez contacter notre conseillère agricole conseil.agricole@smbv-durdent.org afin de procéder à une étude de faisabilité.

Quand l’APAD nationale est invitée dans le Pays de Caux !

Alfred-Gassler
Alfred Gassler, APAD

Lundi 13 Février, Alfred GÄSSLER, administré de l’Association pour la Promotion d’une Agriculture Durable nationale et agriculteur dans l’Oise, comparait le profil de deux parcelles du Pays de Caux en présence d’une trentaine d’exploitants agricoles :

La première conduite en labour « classique »,

La seconde en Techniques Culturales Simplifiées sans labour depuis 10 ans.

Apparition de feuillets de tassement en surface, descente des particules fines dans les galeries de vers de terre et semelle de labour en profondeur sont autant de paramètres qui rendent fragiles nos sols à l’érosion, et difficiles une bonne implantation pour la culture suivante.

En fin de journée, près de 80 personnes étaient présentes à la conférence sur les fondements de l’Agriculture de Conservation des Sols avec les interventions de Benoit LAVIER Président de l’APAD nationale, d’Alfred GÄSSLER et de François PEAUCELLIER Président de l’APAD Picardie.

Alfred-Gassler-1Les principes fondamentaux de l’Agriculture de Conservation des Sols sont:

  • Absence de travail du sol pour permettre la reprise de vie et la stabilité de leur structure.
  • Couverture du sol pour le protéger mécaniquement des impacts de pluie.
  • Allongement des rotations pour casser les cycles des adventices et ravageurs assurant ainsi une certaine rentabilité.

Pour conclure, Laurie DUCATILLON du CER France, Olivier TASSEL Président de l’association Sol en Caux et Jean-François OUVRY Directeur de l’AREAS ont fait le retour des expériences en local. Il est important que les changements de pratique se fassent collectivement pour échanger sur les échecs et les réussites.

Redonner de la stabilité à nos sols pour éviter la formation d’une croûte imperméable en surface, augmenter la cohésion des mottes de terre entre elles pour éviter leur arrachement et restaurer une bonne porosité verticale pour augmenter l’infiltration des eaux, sont autant d’actions permettant de réduire considérablement le ruissellement.