Dans le monde, l’un des premiers groupes faunistiques les plus menacés d’extinction constitue la classe des Amphibiens. Selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN), 41% des espèces d’Amphibiens sont en danger d’extinction dans le monde (The UICN Red List of Threatened Species, 2021) et 8 espèces sur 35 le sont également en France métropolitaine (UICN France, 2015).
Les Amphibiens sont particulièrement touchés par les menaces de disparition en raison de leur dépendance au milieu aquatique pour l’accomplissement de leur cycle de vie et leur conséquente exposition aux pressions de cet environnement, en plus de celles exercées sur le milieu terrestre.
Les causes de leur déclin sont principalement la conversion et destruction d’habitats, le réchauffement climatique, la pollution, les espèces exotiques envahissantes (par exemple le Xénope lisse, Xenopus laevis) et les maladies (par exemple le champignon chytride, Batrachochytrium dendrobatidis).
En Normandie, le Sonneur à ventre jaune est en danger critique d’extinction et le Triton ponctué est en danger d’extinction. Huit autres espèces sont classées vulnérables, dont la Grenouille rousse, le Triton crêté ou encore la Salamandre tacheté. Enfin la Grenouille verte et la Grenouille de Lessona sont presque menacées (Agence Normande de la Biodiversité et du Développement Durable, 2022).
Vous pouvez consulter la Liste Rouge des Amphibiens de Normandie ici.
Aujourd’hui, toutes les espèces d’Amphibiens sont protégées nationalement. Ainsi, l’arrêté du 8 janvier 2021 fixe les interdictions relatives à ces organismes. Par exemple, pour un grand nombre d’Amphibiens cités dans l’article 2, « la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement des animaux » ou la « perturbation intentionnelle des animaux pour autant que la perturbation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques » sont interdits (Légifrance, 2021). Ces actions sont passibles de 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.
En raison des menaces qui pèsent sur les Amphibiens, de plus en plus d’actions en faveur de leur protection et de celle de leurs habitats sont menées. Parmi celles-ci figurent l’amélioration des trames bleues, la création ou la restauration de mares ou encore la mise en place de batrachoducs (aménagements pour permettre la traversée d’axes routiers).