Une gestion de l’érosion SUR l’îlot cultural sur la commune de Ouainville

Historique et état des lieux initial

L’EARL d’Erneville a rencontré des problèmes d’érosion récurrents sur un îlot cultural de 42 ha. En effet, l’îlot en question présente une double pente occasionnant un grand nombre de ravines, des coulées de boues sur une route communale puis sur une voirie départementale. Ces parcelles surplombent également un passage d’eau primaire du bassin versant de Veulettes en amont d’un ouvrage structurant du SMBV.

Après avoir contacté le syndicat, un diagnostic sur le terrain a été nécessaire. Il a ensuite été décidé d’intervenir sur trois niveaux:

  • réaménager le parcellaire de l’îlot,
  • collecter les ruissellements jusqu’à une zone tampon,
  • maintenir en herbe le passage d’eau stratégique.

Un réaménagement parcellaire nécessaire

L’une des premières réflexions s’est portée sur le sens de travail de la parcelle. Il a ainsi été décidé ensemble de modifier l’orientation des parcelles pour qu’il se fasse perpendiculairement à la ravine principale ; elle-même en travers de l’îlot. Afin de limiter les transferts de l’amont vers l’aval, deux haies anti-érosives ont été implantées pour un linéaire cumulé de 1320 ml. Les contraintes d’exploitation ont pu être intégrées en laissant un espace multiple de la largeur du pulvérisateur de l’exploitation entre les deux aménagements. Un calage au GPS a permis de définir précisément l’emplacement des haies.

Collecter les ruissellements jusqu’à une zone tampon

Les ruissellements de l’îlot se déversaient sur la route communale transférant les coulées de boues jusque la route départementale en contre-bas. Ainsi, l’exploitant agricole a accepté de réaliser en bordure de sa parcelle une noue enherbée sur 4 m de large et 435 m de long. Cet aménagement permet de gérer les ruissellements de sa parcelle engendrés par les pratiques culturales employées. Ainsi, l’exploitation a porté l’autofinancement du projet à hauteur de 20 % des coûts de travaux. Pour garantir la fonctionnalité de la noue dans le temps, une haie anti érosive a également été mise en place en latéral permettant d’éviter la sédimentation dans l’ouvrage.

Noue enherbée sur 4 m de large et 435 ml

Le syndicat a ensuite financé les terrassements pour optimiser une zone tampon le long de la route départementale en passant sous cette dernière un tuyau de débit de fuite. Ce n’est pas moins de 600 m3 qui sont stockés temporairement avant d’être restitué à l’aval régulant ainsi les débits.

Mare tampon de 600 m3 avant traversée sous voirie départementale

Un passage d’eau stratégique maintenu en herbe

le talweg traversant la route départementale et provenant de la commune de Ouainville est un talweg qualifié de primaire du bassin versant de Veulettes. Il a été convenu la signature d’une servitude d’utilité publique pour le maintien en herbe de cet axe de ruissellement stratégique. Il s’agit d’un acte notarié rattaché à la parcelle cadastrale qui permet d’indemniser le maintien durable en herbe avec une engagement ad vitam aeternam des propriétaires et exploitants agricoles. Le linéaire de talweg ainsi protégé est de 800 ml avec une surface de 7 ha. Afin de ne pas bloquer une exploitation qui n’arriverait plus à valoriser l’herbe, il est laissé la possibilité de mettre les parcelles en Taillis Très Courte Rotation de saule, de miscanthus ou encore de boiser les surfaces.

Talweg principal concerné par le maintien en herbe
Objet des travauxGrandeurInvestissements € HT
Mare tampon600 m36 855
Noue enherbée4 m de large x 435 ml4 625
Haies anti-érosives1320 ml20 800
Maintien en herbe7 ha58 180
TOTAL90 460 € HT
Tableau récapitulatif des investissements de l’opération

L’ensemble de ces aménagements a été réalisé en fin d’année 2020 et au printemps 2021.

L’Agence de l’Eau Seine Normandie a subventionné l’ensemble des opérations à 80 % du montant hors taxe représentant 72 370 € HT.