Les espèces exotiques envahissantes

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) constituent une véritable menace pour la biodiversité locale. Opportunistes et très
compétitrices, elles sont capables de coloniser tout un milieu et d’utiliser ses ressources très rapidement, empêchant alors les espèces autochtones de se développer.
Dans le contexte actuel de l’érosion de la biodiversité, elles font l’objet d’un plan national d’actions piloté par le Ministère de la Transition Ecologique.
Souvent méconnues, les EEE, animales et végétales, sont pourtant présentes en grand nombre sur notre territoire. La Renouée du Japon et le Ragondin figurent parmi les plus répandues mais elles sont loin d’être les seules… Jetons un œil à ces espèces.

  • Les Renouée asiatiques

Outre la Renouée du Japon, deux autres Renouées envahissantes peuvent se développer sur le territoire. Très similaires entre elles, il s’agit de la Renouée de Sakhaline et de la Renouée de bohême qui résulte du croisement des deux premières. La Renouée du Japon présente les feuilles les plus petites des trois et de forme assez rectangulaire, celle de Sakhaline possède des feuilles cordiformes et nettement plus grandes, pourvues de poils sur leur face inférieure. Les feuilles de la Renouée de Bohème dispose de caractéristiques intermédiaires aux deux précédentes.
Leur aptitude à la reproduction végétative leur confère un fort pouvoir de colonisation. En effet, un simple fragment de leur appareil végétatif suffit à former une nouvelle pousse. Une fois installées, ces espèces ne cessent de s’étendre et de gagner du terrain. Il devient alors quasiment impossible de les éliminer et très difficile de freiner leur progression. C’est pourquoi il est très important d’éviter la fragmentation de ces plantes afin de limiter leur dissémination.

  • Le Buddléia de David ou arbre à papillons

Bien que vendu dans certains commerces en raison de ses magnifiques inflorescences, le Buddléia de David est bel et bien une EEE. En effet, les fleurs de cet arbre s’avèrent très attractives pour les pollinisateurs (en particulier les papillons) au détriment des espèces florales locales dont la reproduction se retrouve alors freinée par l’insuffisance de pollinisation. Alors, cet arbre à papillon qui possède des capacités de colonisation considérables représente un réel danger pour la prospérité et le maintien de la flore locale.

  • L’Ailante glanduleux ou le Faux vernis du Japon

Originaire de Chine, cette espèce se dissémine par multiplication végétative et est très susceptible de drageonner à la suite d’une coupe ou d’une blessure. En plus d’être très compétitif et de se développer dans tous les milieux, le Faux vernis du Japon menace la biodiversité locale par la production de substances dites allélopathiques qui inhibent la croissance des autres végétaux autour. Des précautions sont à prendre lors de l’arrachage manuel ou de la coupe de ces plants dont la sève occasionne des brûlures cutanées.

  • La Berce du Caucase

La Berce du Caucase quant à elle, représente un danger direct pour les personnes. Sa sève contient des substances photo-toxiques qui engendrent des brûlures en cas d’exposition au soleil après un contact cutané. Cette espèce ressemble étroitement à la Berce commune. Les critères de distinction sont la taille plus conséquente de la Berce du Caucase et ses feuilles plus profondément découpées et dentées que la Berce commune.

  • La Jussie à grandes fleurs

Cette espèce amphibie se retrouve généralement dans les cours d’eau à faible courant ou dans les eaux stagnantes. Elle présente de longues racines parfois de couleur beige et de grandes fleurs jaune vif. Son fort potentiel de colonisation par multiplication végétative menace la biodiversité locale en conduisant parfois au développement de tapis denses et uniformes de Jussie. À ce même titre, sa prolifération engendre le comblement du milieu aquatique.

  • La Myriophylle du Brésil

A l’instar de la Jussie, cette espèce se développe dans les milieux d’eau stagnante ou à faible courant. En Europe, seuls des individus femelles sont présents, leur reproduction est végétative. Les risques et les menaces que cette espèce représente sont identiques à ceux de la Jussie, c’est-à-dire l’homogénéisation de la végétation et le comblement du milieux. La Myriophylle du Brésil est caractérisée par ses feuilles finement découpées et disposées en verticilles de 4 à 6 feuilles. La tige est enracinée dans le substrat et peut mesurer jusque 3 mètres de long. Elle se prolonge même de quelques dizaines de centimètres au dessus de la surface de l’eau. Cette observation la distingue des autres espèces de Myriophylle, très rarement émergées. Également, la Myriophylle du Brésil est la seule à présenter des petites glandes grisâtres sur ses feuilles.

  • Le Ragondin et le Rat musqué

Le Rat musqué et le Ragondin, respectivement originaires d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud, sont les bêtes noires des propriétaires riverains de la Durdent. En plus d’engendrer des dégâts conséquents sur les berges qui se trouvent alors déstabilisées, ces mammifères peuvent être vecteurs de maladies telles que la leptospirose (maladie bactérienne pouvant conduire à une insuffisance rénale).

  • L’Écrevisse américaine

Sur le territoire, l’Écrevisse américaine menace l’Écrevisse à pattes blanches, espèce protégée et menacée. À la compétition pour les ressources s’ajoute la transmission de pathologies auxquelles l’Écrevisse américaine est résistance contrairement à celle à pattes blanches. L’espèce autochtone se différencie par la coloration blanchâtre à l’intérieur des pinces et sur le ventre et l’allochtone, elle, par la présence de pigmentations rouges sur la face externe de l’abdomen.

  • Le Frelon asiatique

Ayant comme source de nourriture des abeilles, le Frelon asiatique représente un risque pour nos populations locales de pollinisateurs. De taille inférieure à l’espèce autochtone, le Frelon européen, cette EEE est reconnaissable à son corps foncé, sa face rouge orangée et la coloration jaune du dernier segment de son abdomen. Il peut être confondu avec la Guêpe des buissons, néanmoins plus petite, dont les couleurs sont aussi foncées mais dont l’abdomen est orné de fines bandes jaunes.
Si vous observez un nid de Frelons asiatiques, n’essayez pas de le déplacer ou de le détruire vous-mêmes. Contactez plutôt une entreprise de désinsectisation, ou la mairie de votre commune s’il le nid se trouve dans un espace public.

Reconnaître ces espèces et signaler toute observation de l’une d’elles s’avèrent primordial afin d’éviter leur recrudescence et leur dispersion.
Ensemble, préservons la biodiversité.

Ensemble prévenons le risque d'inondation