Les mares du territoire
Il n’existe pas de définition précise d’une mare, on les décrit communément comme des étendues d’eau dormantes (permanentes ou temporaires) alimentées par la pluie et le ruissellement, de faible profondeur (2m) et pouvant atteindre une surface maximale de 5000 m².
Quel que soit leur emplacement (forêt, prairie, centre bourg, clos-masure…) les mares remplissent des fonctions souvent multiples :
- Hydraulique : elles permettent localement de capter et stocker les eaux de pluies et de ruissellements.
- Epuratoire : elles permettent la sédimentation des particules en suspension et la dégradation des polluants contenus dans les eaux de ruissellement, via la richesse des micro-organismes et les plantes qui y vivent. (www.irstea.fr)
- Ecologique : véritables nurseries pour de nombreux animaux et offrant des biotopes diversifiés, elles constituent un milieu propice à une forte biodiversité.
- Patrimoniale : élément ancestral du paysage rural Normand, elles constituent des éléments fixes du paysage contribuant à l’aménité paysagère des centre bourgs et des chemins de randonnées.
- Pédagogique : elles peuvent constituer de véritables supports éducatifs en lien avec les activités scolaires ou périscolaires.
Cette pluralité de rôles fait de la mare un aménagement opportun dans la gestion des ruissellements.
Le programme Mare du Syndicat
Phase de diagnostic du territoire
Depuis 2012, le Syndicat Mixte des Bassins Versants de la Durdent, Saint Valery et Veuletttes (SMBV) procède au recensement et à la caractérisation des mares des 94 communes de notre territoire.
A l’échelle du SMBV, on compte aujourd’hui 850 mares diagnostiquées (60% des connaissance historiques) sur 61 communes ciblées (64% du territoire).
Outre la connaissance patrimoniale, ce recensement permet à notre structure de préserver les aménagements clefs pour la gestion des ruissellements, par la diffusion de conseils pratiques aux propriétaires et gestionnaires.
« Votre commune a t elle été diagnostiquée ? »
Participez au diagnostic…
Depuis 2016, chacun peut contribuer au recensement et à la préservation des mares de Normandie grâce à la Base de Données publiques mise en place par le Conservatoire des Espaces Naturels de Normandie. Plus d’informations sur le site du PRAM-Normandie : http://www.pramnormandie.com/
Phase de travaux
Tenant compte de leurs intérêts hydrauliques et épuratoires dans la gestion des ruissellements, le Syndicat a entrepris depuis 2012 la réalisation de travaux pour créer ou réhabiliter les mares d’intérêts publiques du territoire répondant de ses compétences.
Que vous soyez particulier, agriculteur ou commune, le Syndicat peut vous conseiller et apporter des aides financières relatives aux travaux de la mare. Nous contacter.
Différents documents sur les mares :
- AREAS : Fiche – La mare tampon
- Sbv Durdent : Le programme mare
- CAUE 76 : Livre sur les Mares (Les albums du CAUE n°5)
Les Zones Humides
Les zones humides sont définies par le Code de l’Environnement comme « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; toute végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».
Il coûte 5 fois moins cher de protéger les zones humides que de compenser les pertes des services qu’elles nous rendent gratuitement.
source : Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse
Bien que couvrant moins de 3 % de la surface du globe terrestre, les zones humides sont d’une importance catégorique dans le fonctionnement de la biosphère (Addy et al., 2016). Selon le rapport de la Convention de Ramsar en 2018, celles-ci regroupent les cours d’eau, les lacs, les marais, les tourbières, les prairies humides, les estuaires, les lagunes, les mangroves et les récifs entre autres.
Parmi les différentes zones humides, 54 % sont inondés de façon permanente et 46 % de manière saisonnière.
En raison de leur exposition à plusieurs compartiments (terrestre, aquatique et atmosphérique), ces milieux remarquables sont particulièrement sensibles et vulnérables aux perturbations des écosystèmes.
Les zones humides remplissent un grand nombre de rôles au sein des écosystèmes, allant de la production d’une grande biodiversité à l’atténuation des changements climatiques en passant par la régulation des phénomènes de crues.
Les zones humides, des bénéfices multiples :
- une fonction de filtration de l’eau, on leur confère un rôle épurateur.
- un rôle tampon : elles écrêtent les crues (phrase de stockage de l’eau) et elles soutiennent les débits lors de la période d’étiage (phase de restitution de l’eau).
- un rôle important dans la prévention des inondations.
- supports à diverses activités humaines : telles que l’agriculture (pâturage, fauchage), la sylviculture, les activités récréative (chasse, pêche, randonnée…).
- rôle clef dans le changement climatique : elles constituent des réservoirs de carbone, en stockant un cinquième du carbone mondial.
Ces milieux accueillent une très grande diversité et correspondent aux écosystèmes les plus productifs de la planète (Addy et al., 2016). Avec leurs plaines d’inondation, ils sont considérés comme des « hot spots » biogéochimiques (Welti et al., 2012) car ils sont un lieu primordial à la réalisation des grands cycles de la biosphère. Ces derniers correspondent notamment au cycle de l’eau mais aussi à ceux des nutriments et de la matière organique qui permettent la décomposition et la minéralisation de la matière.
D’autre part, les zones humides sont un lieu de vie incontournable pour un grand nombre d’espèces animales ou végétales. D’après le rapport de la Convention de Ramsar en 2018, 40% des espèces du monde vivent et se reproduisent dans ces milieux.
Enfin, les zones humides constituent un véritable levier dans l’amortissement du changement climatique puisque les tourbières, par exemple, stockent deux fois plus de carbone que toutes les forêts du monde réunies (Convention de Ramsar sur les zones humides, 2018).
Les zones humides fournissent des services écosystémiques pour l’Homme et la qualité de son environnement !
De fait, leurs propriétés leur confèrent des fonctions qui elles-mêmes fournissent de nombreux biens et services matériels ou immatériels, de façon directe ou indirecte, appelés services écosystémiques.
Ces derniers peuvent être définis en quatre catégories : les services d’approvisionnement, de régulation, d’appui ou de support et enfin les services culturels.